« Du soleil, sur la pente » lu par Valérie Canat de Chizy

Du soleil, sur la penteEditions Voix tissées

Après Sous la cognée, paru aux mêmes éditions, et dans lequel Morgan Riet relatait des bribes d’une enfance marquée par une part de dureté et de solitude, paraît Du soleil, sur la pente. Dans ce recueil, Morgan Riet se penche sur sa vie d’adulte, avec des textes dans lesquels il s’adresse parfois à ses enfants et à sa compagne, comme pour célébrer une forme d’équilibre qu’il aurait trouvé grâce à eux. Il évoque ses amis, ses voisins, ses connaissances, les petites anecdotes de son quotidien, qui s’agencent désormais comme un puzzle, là où son enfance présentait des pièces manquantes.

À présent je fais marelle
de la marge de mes désirs,
d’où parfois, telle une pierre,
s’engouffre à l’infini
le reflet brûlant
d’un mot,
;;;;;;d’une image,
;;;;;;;;;;;;;;;d’un poème.

Bien sûr, il y a toujours l’angoisse, les mains tremblantes / de mal vivre, / mal aimer –, les blessures anciennes, mais, désormais, il y a Du soleil, sur la pente, les baisers des enfants, ces moments doux, comme courir après le vélo de Jeanne, sa fille, qui pédale devant, ou recueillir les feuilles et brindilles ramassés par son fils Elliot sur le chemin du retour de l’école.

Tout semble simple, et pourtant, rien ne l’est vraiment.

Ce copain d’enfance devenu riper, la boîte aux lettres / toute déglinguée : on sent ici que le plus simple demeure tout de même élaboré, dans cette écriture qui joue de tours et de détours.

Midi s’étalant telle
crème solaire.
Le café brûle
doux dans la gorge.

Mur devant,
mur dedans
qui me fixent.

Les enfants jouent
au toboggan
et le soleil itou
sur mon visage.

;;;;;;Mur devant,
;;;;;;mur dedans
;;;;;;que je sucre

en buvant cet instant.

Voilà, le soleil est là, palpable, mais, pour Morgan Riet, il y a toujours des circonvolutions pour l’atteindre, parce que, mine de rien, l’accès au bonheur ne va pas de soi. Avec ces textes, qui sont comme des croquis esquissés sur le vif, Morgan Riet restitue des micros-événements de son quotidien, avec de l’humour, parfois, pour notre plus grand bonheur.

Valérie Canat de Chizy – Site Terre à ciel – rubrique Lus et approuvés (juillet 2019)

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A propos Morgan Riet

Né en 1974 à Bayeux dans le Calvados. Y réside toujours. Ecrit parfois. Textes publiés dans les revues suivantes : Décharge, Comme en poésie, Cairns, Ecrit(s) du Nord, Recours au poème, Créatures, L'Air de rien, Gros Textes, Spered Gouez, Terres de femmes, Friches, L'Autobus,Wham !,La Piscine, Traction-brabant, Coup de soleil, Microbe, Terre à ciel, Poésie première, Florilège, A l'index, Le Capital des mots, Francopolis, Meteor, Touroum bouroum, Mauvaise graine, Poésie/Seine, les Nouveaux cahiers de l'Adour, Inédit Nouveau, les Tas de mots, Libelle, Ce qui reste, Fenêtre sur poésie, les Amis de Thalie, 17 secondes, l'Herbe folle, les Cahiers de poésie, les Cahiers de la rue Ventura, Verso et Paysages écrits *** Recueils et plaquettes : "Lieu cherché, chemins battus" (éd. Clapàs - 2007), "En pays disparate" (même éditeur - 2010)," Midi juste environ" (auto-édition - 2011), Du côté de Vésanie, illustré par Matt Mahlen (éd. Gros textes - 2012), ça brûle (-36° édition - 2012), "Quelque chose", photos de David Lemaresquier (éd. Les Tas de mots - 2013), "Vu de l'intérieur" , illustré par Hervé Gouzerh (éd. Donner à voir - 2013), "A fleur de poème", illustré par Matt Mahlen (même éditeur - 2016), "Sous la cognée" (éd. Voix tissées - 2017), "Chute de fiel / Sang & Diesel" (éd. Gros textes - 2018), "Du soleil, sur la pente" (éd. Voix tissées - 2019), "Suite florale" (éd. Le Cercle et le Carré – 2019), livre d’artiste tiré à 20 exemplaires composé de 15 estampes (15 artistes différents) et d’un court poème accompagnant chacune d’entre elles. "Ou serait-ce autre chose ?", image de David Lemaresquier (Christophe Chomant éditeur - 2020), "Pas par quatre chemins" illustré par Hervé Gouzerh (éd. Donner à Voir - 2021). Ouvrages collectifs : "Visages de poésie" - tome 6 - de Jacques Basse (éd. Rafael de Surtis - 2012), "L'insurrection poétique" - collection Po&vie (éd. Corps Puce - 2015), "Perrin Langda & compagnie (Mgv2>publishing - 2015), "Arbre(s)" (éd. Donner à Voir - 2016), "Dehors, recueil sans abri" (éd. Janus -2016), Au fond des yeux #2 – Yvon Kervinio (éd. l’aventure carto – 2017), Duos – 118 jeunes poètes de langue française né(e)s à partir de 1970 – Anthologie dirigée par Lydia Padellec – Bacchanales N° 59 (Maison de la poésie Rhône-Alpes - 2018), "Jardin(s)" (éd. Donner à Voir - 2019), Nature & poésie – Bacchanales N°63 (Maison de la poésie Rhône-Alpes – 2020) et Ralentir (éd. La Chouette imprévue – 2020).
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